mardi 29 décembre 2009

Un article délicieux sur les chaussettes de....



En cherchant un "Noël flamand" pour Monsieur Poireau,



Voilà que j'ai retrouvé sa chaussette , égarée il y a quelque temps (je n'ai pas fait le compte des jours... excusez-moi)...
Mais si si, je vous assure on en parle dans une petit livre dont je citerai le nom plus bas.






la chaussette esseulée :
Peut-on la recycler en préservatif pour yéti ?

"Où est l'autre ?"
La quête débute souvent à sept heures du matin, le nez dans le tiroir, la rage au coeur. Car les chaussettes se perdent - mais jamais ensemble. C'est comme dans un couple : l'un aime toujours plus que l'autre. L'esseulée nous renvoie à notre solitude - nous qui, comme l'androgyne de Platon, soupirons toujours après notre double...
La chaussette orpheline, c'est le yin sans le yang, Nicolas (oh excuse-moi Nicolas) sans Pimprenelle, Mars sans Vénus. Que faire de sa peau ? L'abandonnée finit sa vie en boule, quand elle ne vient pas grossir le tas familial de solitudes laineuses - installation postmoderne façon Arman.
Mais l'autre ne revient pas. Ou bien, quand enfin elle pointe le bout de son talon et qu'on la brandit, heureux, un sourire d'enfant sur le visage - "Ca y est, je l'ai trouvée !" -, c'est pour s'apercevoir que quelqu'un a jeté l'autre la veille. Ce qui va déclencher in petto un hurlement métaphysique - "Mais où est l'autre ??!!" - ne sachant plus très bien qui est l'un... qui est l'autre ... On en conclut que, comme dans les couples, l'un aime toujours plus que l'autre, mais que ce n'est pas toujours le même.
Ne pas trouver chaussure à son pied n'est rien par rapport au drame de la chaussette seule, qui a connu, elle, les félicités conjugales.
Première astuce pour éviter le divorce : assembler les deux protagonistes avant de les jeter dans le lave-linge -, les chaussettes seront lavées et étendues ensemble, bien que certaines, inaptes au mariage, arrivent encore à fuguer entre les deux étapes.
Seconde astuce : acheter les chaussettes par lots identiques et pratiquer une forme d'échangisme entre elles. Ni vu ni connu. Tout cela n'empêche pas le marché des célibataires d'enfler mystérieusement.
Jusqu'au jour où l'on pense forcément au recyclage.
Préservatif pour yéti ?
Bonnet pour nain de jardin ?
Sac de couchage pour Barbie ?
La chaussette seule est ingérable. C'est pourquoi, après une vie de solitude, elle finit ses jours en cirant les pompes des autres... Atroce.




Un petit extrait de " Les objets bavards"

3 commentaires:

  1. Chaussettes abandonnées, avez-vous donc une âme ?
    Ce que c'est triste ces chaussettes restées seules dans le tiroir en attendant le retour de l'autre aimé(e) et qui finissent par être à leur tour parti(e)s ailleurs quand il se décide !
    Le jeu de l'amour et du hasard des paires !
    :-))

    [J'aime bien cet article ! :-)) ].

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  2. belle analyse et cruel constat

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  3. @ Monsieur Poireau

    Je ne sais si "elles" ont une âme mais "elles" parlent vois-tu...
    Le texte là me plaisait aussi
    Ce jeu de l'amour et du hasard des paires... c'est aussi la vie, toute une vie...


    @ Carlus

    Oui pour l'analyse...
    pour le "cruel" constat... la vie l'est aussi par moments, plus ou moins ...
    merci de ton passage, cela me fait vraiment plaisir

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